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Hello, Phil. Troisième et dernière entrevue pour cette trilogie. Alors, heureux d’avoir fini ?

 

Oh oui ! Quel soulagement !

 

Combien de temps cet opus t’a-t-il occupé ?

 

Moins que les autres : 13 mois et demi exactement, et on peut rajouter un mois et demi de relecture-correction avant que je ne confie le manuscrit à ma chère et tendre correctrice préférée.

 

Plus facile ? Plus dur ?

 

Hin, hin ! Les deux ! Plus facile car j’ai essayé d’être beaucoup plus direct que les deux tomes précédents, le 2 notamment. Plus dur également, car il a fallu réunir tous les tenants et les aboutissants pour faire concorder les trois récits différents. Une belle prise de tête !

 

Qu’est-ce qui te manquera le plus dans cette aventure, maintenant que c’est terminé ?

 

La complicité que j’avais avec mes personnages, et le fait que c’était un refuge pour moi lorsque j’avais eu une journée difficile par exemple.

 

Quel(s) personnage(s) t’inspirai(en)t le plus ? Et pourquoi ?

 

Les principaux : les deux amis représentaient la jeunesse et la curiosité ; Anna, fabuleuse par son esprit ; Jason, aussi éblouissant que naïf, parfois. Et puis, bien sûr, Sylvestre, brave petit gars qui n’a rien demandé et qui va apprendre à ne plus espérer tout en étant devenu un fervent croyant. J’ai bien aimé aussi faire vivre le comte et l’évêque du premier tome ; aussi pourris l’un que l’autre ! La vieille dame et le curé m’attendrissaient, quant à la petite Bertille, adorable… Non, désolé, je les aimais tous et ils m’inspiraient à peu près de façon égale. Quoique, l’ayant lu, tu peux deviner le personnage qui m’inspirait, on va dire, un tout petit peu plus que les autres. La clef du récit.

 

Pourquoi moins de pages que les deux premiers tomes ?

 

Le style est plus direct.

 

Des différences d’écriture avec les deux premiers tomes ?

 

Comme je te dis, le style a changé. Je ne tourne plus autour du pot comme dans le tome 2, ou en donnant une masse de détails comme le premier opus. C’était voulu, mais le 3 se devait d’être plus percutant.

 

Et de méthodes ?

 

Oui. Plus du tout d’écriture à l’ordi. Tout sur papier, puis, on recopie sur l’informatique quand le chapitre se tient. Relecture complète du chapitre et correction. Après, et seulement après, je passe au chapitre suivant.

 

Est-ce que ça va te manquer d’écrire pour cette histoire ?

 

Au début, sans doute énormément ; un vide gigantesque. Mais, il va falloir rebondir et passer à autre chose.

 

Ecrire, tu continues ?

 

Je suis batteur dans un groupe et on fait des compos. Alors,  des textes, ça fait longtemps que j’en écris même si jamais un seul n’a été mis en musique. Ca va venir…

 

Et le roman, tu continues ? As-tu des idées ? De nouveaux thèmes ?

 

Continuer ? A vrai dire, je n’en sais rien. Des idées ? Oui. J’en ai une qui est déjà sur papier.

 

Sur quel sujet ?

 

Un sportif très doué au potentiel énorme gâché par son laxisme, qui, grâce à un banal accident de la route, prend conscience que le sérieux peut l’emmener très loin dans la réussite. Il réussira, mais, ce ne sera pas aussi facile que ça. C’est Renaud Lavillenie qui m’a inspiré l’histoire. Un exemple de ténacité, ce mec ! Une teigne, la hargne, comme j’aime.

 

Qu’est-ce que ça t’a apporté d’écrire ?

 

Des heures, des jours, des semaines de recherches. Un but et un accomplissement.

 

Quels furent les moments les plus difficiles ?

 

C’est lorsque je relis des passages des deux premiers tomes et me dis « j’aurais du dire autrement, rajouter ceci ou enlever cela ». Parfois même, je trouve un passage ennuyeux et voudrais le refaire.

 

Et les plus heureux ?

 

Le moment où j’ai donné le manuscrit à ma femme.

 

Les gens qui t’ont aidé ?

 

A part de fidèles correcteurs, toujours, ma femme. Sa patience, sa discrétion, son respect pour mon travail et le boulot qu’elle a fourni ont été incommensurables. L’intérêt qu’elle a montré dès que je lui ai donné le manuscrit m’a rendu vraiment heureux. J’espère que son avis va être positif. Mais mon souhait est surtout que l’on me donne la sincérité.

 

As-tu des regrets ?

 

Toujours le même : que certain(s) ne puisse pas le lire.

 

As-tu des projets ?

 

Penser à autre chose.

 

As-tu des contacts pour une éventuelle édition ?

 

Non, car je ne m’en occupe pas. Si mon récit se tient, l’écriture est perfectible et mon style ne plait pas à tout le monde car il est trop « hors-normes ». Je me suis aperçu que la plupart des lecteurs voulait une aventure « rentre-dedans ». Tout de suite dans le récit, pas trop de détails, un langage littéraire et aisé. Quelque chose qui ressemble aux canons de la littérature actuelle. J’adopte – surtout dans le tome 1 – un langage qui se rapproche d’un patois paysan avec des mots issus du Moyen-âge. Dans les tomes 2 et 3, il y a bon nombre de chapitres avec des dialogues parlés très « parlés », justement. Certains s’y acclimatent, d’autres ne font pas l’effort. C’est la société qui nous a rendus comme ça. On veut tout, tout de suite. J’ai particulièrement apprécié les lecteurs qui m’ont « avoué » qu’ils avaient eu du mal à rentrer dedans et puis, qu’au fil des pages et des chapitres, la lecture se fluidifiait et qu’ils ne pouvaient plus lâcher l’ouvrage. J’attendais vraiment ça : faire un effort pour obtenir le nectar. C’est comme ça que j’ai écrit les 1500 pages. Il m’a fallu des efforts pour avoir une histoire qui se tienne.

 

Quand tu te retournes sur ces cinq années d’écriture, y a-t-il des choses que tu modifierais si c’était à refaire ?

 

Dans ta question, j’enlèverais le conditionnel. Je compte, dans un futur plus ou moins lointain, tout reprendre. Adapter mon récit à la façon que j’ai d’écrire maintenant. Ce sera sans doute plus fluide mais moins détaillé. Tant mieux, tant pis. J’y rajouterai quelques détails pour faire mieux concorder les trois tomes ensemble et si, comme tu me le demandes, c’était à refaire, je bâtirais une vraie charpente sur l’histoire globale, le récit de chacun des trois tomes, puis, j’y ferais partir des points essentiels sous forme de branches pour donner les tendances des chapitres. Je rappelle que le dernier livre* que j’ai lu est le Petit Prince et ça date de 1983. Tu vois que mon style peut dérouter car je n’en ai aucun en particulier. C’est peut-être cela qui pourrait rendre la lecture d’Absolu, digne d’intérêt pour un amateur de fantastique.

 

Propos recueillis par Enrique Novello

 

* édité ; sinon, il faut rajouter deux livres écrits par son frère, Dominique. 

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